LA LECON DE CINEMA

Le festival a proposé cette année comme pré-ouverture une Leçon de cinéma. Le président du Jury international Jess Franco était présent le samedi 21 octobre à la Cinémathèque Municipale de la Ville de Luxembourg pour un entretien ponctué d'extraits de ses films intitulé « How did you do it, Mr. Franco ? ».

Jess Franco à 76 ans a près de 200 films à son actif. Véritable boulémique de cinéma, il n'a pas perdu son humour et son franc parlé quand la question du record de films est posée. Il répond : « Honnêtement, le record je m'en fiche. Je fais ça par amour au cinéma ». De plus, il a pris beaucoup de pseudonymes (imdb en dénombre plus de 50) ce qui rend la tâche du décompte encore plus difficile. Bref, cette leçon de cinéma était animée par un véritable monstre du cinéma. En voici quelques extraits (avant d'avoir la vidéo complète) :

Point de départ : sa découverte du cinéma
« Je veux faire metteur en scène de cinéma. Si je veux faire du cinéma il faut que je connaisse le cinéma et mes maîtres et j'ai décidé de partir de Madrid pour aller à Paris. J'ai demandé la permission à mon père qui a refusé. Finalement, comme j'étais un très mauvais trompettiste, j'ai économisé pendant 5 semaines pour acheter un billet. Un jour j'ai dit : A tout à l'heure… »

Sur la censure :
« Le principal problème de l'Espagne de l'époque était qu'on ne pouvait pas voir de films. On ne voyait que des films espagnols imbéciles, trafiqués par la censure ou bien des comédies sans aucun sens. Dès qu'un film avait un intérêt, on le coupait de partout : un film qui durait 1h40 durait après la censure 1h05. … J'ai toujours fait qu'une seule version de mes films. Si la censure le coupait, alors je disais : Les salauds, ils ont coupés mon film ! Je n'ai jamais eu ma propre censure. »

Un vrai cinéphile :
« Je n'ai pas vu pas mal de choses, j'ai vu toutes les choses. C'est la seconde partie de mes préférences (films fantastiques comme The Bride of Frankenstein). Je préfère le cinéma expressionniste . Même le cinéma muet américain était beaucoup plus pied sur terre. Il essayait de déformer de manière presque infantile la réalité. Tandis que les grands maîtres de l'expressionnisme créaient quelque chose, un monde différent, plus passionnant. »

Avec un président de jury aussi engagé dans ses films, le Grand Prix Cinenygma nous surprendra à coup sûr. Il privilégiera certainement la créativité, l'excentricité et l'audace à l'efficacité et au classicisme. La réponse dans une semaine …